[CLOS] Déjeuner entre collègues.

Maura avait passé la matinée du mercredi dans son bureau à tout aménager à son goût et organiser les étagères à sa convenance. Elle serait ainsi prête à accueillir ses élèves dans un endroit clair et propre. La nouvelle professeur s'était ensuite employée à rendre la vieille salle de classe du professeur Binns enfin accueillante. Contrairement à ce que pensait ce fantôme démodé, aussi savant soit-il, l'histoire était un sujet vivant. La passionnée de légendes s'était donné pour mission de redorer le blason de cette matière mal aimée et de donner goût à ses élèves à l'Histoire de la Magie.

Peu après midi, elle était descendue pour manger. Elle décida finalement de remonter en Salle des Professeurs pour profiter de son déjeuner loin du tumulte des enfants. Elle espérait même y croiser des collègues avec qui elle n'avait pas encore eu l'occasion de converser.

Maura s'assit à une table et abaissa sa baguette pour déposer son tableau volant. Elle se tenait bien droite dans sa robe cintrée à fleurs bleue et blanche.

Puisqu'elle allait rester ici un moment, autant voir tout de suite à qui elle avait affaire. Elizabeth partit en mission de reconnaissance au moment du déjeuner. Elle déposa au fond d'un panier une bouteille de vin rouge de sa réserve personnelle à laquelle même Warren n'avait pas accès.
Elle descendit se servir directement dans la cuisine. Valait-il mieux aller dans la grande salle se mêler à la populace acnéique ou dans une salle réservée aux adultes ? La deuxième option était évidemment la seule envisageable. Les ados boutonneux passaient au second plan de sa stratégie. Sa priorité était de faire le tri parmi le personnel entre ceux dignes de confiance et ceux... avec qui elle serait purement et simplement polie.

Ses hauts talons noirs claquaient sur la pierre froide. Son tailleur-pantalon bleu nuit épousait parfaitement ses formes divines, ses longs cheveux noirs flottaient majestueusement au vent et sa bouche rouge carmin faisait ressortir ses grands yeux verts habilement soulignés de noir.

Elizabeth entra dans la pièce avec assurance. Elle avisa une femme seule à une table, une proie parfaite. Bouteille en main et sourire charmeur aux lèvres, Elizabeth se planta gracieusement devant la dame. Souhaiteriez-vous un peu de compagnie ?

Une femme aux longs cheveux noirs interpella Maura. Celle-ci leva les yeux vers la nouvelle venue. Son attitude avait l'air tout à fait courtoise. Maura remarqua la bouteille dont l'étiquette était un gage de qualité. Elle s'adressa donc aimablement à la dame.
Certainement. Je vous en prie.
Elle indiqua la chaise en face d'elle.

Dans la mesure où elle n'avait pas eu une précédente occasion de rencontrer la jeune femme, Maura se présenta formellement.
Maura MacFadyen, professeur d'Histoire de la Magie et directrice de l'illustre maison Serdaigle. Enchantée.
C'était pour elle un immense honneur que de représenter la maison dont elle avait autrefois été préfète. Elle qui restait la plupart du temps maîtresse de ses émotions n'arrivait pas à dissimuler son sentiment de fierté.

Elizabeth enregistrait les informations que lui donnait la susnommée Maura. Elle avait l'air heureuse d'être là. Elizabeth l'était aussi mais pour des raisons tout à fait autres. L'une se tramait quelque part dans le château (et elle comptait bien découvrir la vérité). L'autre dormait toujours dans le lit conjugal. A cette pensée, Elizabeth ne put réprimer un léger sourire de fierté qui ne dura que quelques secondes. Elle revint immédiatement à son interlocutrice.

Elizabeth Magnussen. Je travaille pour le Ministère mais il était grand temps que je prenne des congés. Toutefois, je déteste rester oisive alors j'ai convaincu mon cher Warren de me donner le poste d'intendante de Poudlard.
Elle n'aurait pu avoir l'air plus charmante et modeste pour montrer à l'autre jeune femme qu'elle avait du pouvoir et pas la moindre peur de s'en servir.

Elizabeth fit un Accio sur deux verres à vin qui se posèrent comme une plume sur la table. Vous laisseriez-vous tenter par un Le Pergole Torte 95 Maura ?
Vu l'excellente facture des vêtements de la professeur, Elizabeth ne doutait nullement qu'elle accepterait. Elle commença donc à servir.

"Où est donc ce carnet sacrebleu!!!" Gregor avait fouillé partout mais pas moyen de trouver ce carnet... peut-être était il oublié, abandonné, égaré, éparsé voir même(!) en salle des professeurs? Après avoir remis dans ses poches sans fond tout son fourbi (Accumulateur Gregor? Que nenni, juste sentimental!) et s'être dit qu'il ne manquait qu'un tromblon de spaghetti (à la sauce bolognaise évidemment!) à tout ce joyeux bazar, il poussa la porte de la salle susnommée et ne trouva pas son carnet, ni un tableau, pas plus qu'un chocobo (une créature mythique qu'il n'avait jamais trouvé par ailleurs!), ni un chocobueno (un délicieux chocolat moldu, ciel! Il se faisait faim non?) mais deux Dames qui le fixaient l'une de son regard vert de braises, l'autre de son regard sévère servi par deux charmants yeux noisettes.

Gregor retrouva instantanément ses bonnes manières, enleva sa veste qu'il plia sur son bras et salua d'une révérence les deux jeunes femmes: "Mesdames... Gregor Scamander, Professeur de Soins aux Créatures Magiques en ces lieux. Pour vous servir.". Il remarqua la bouteille débouchée: "Oh... milles excuses je ne voulais point interrompre une... hum comment disent-ils... une petite... 'sauterie' entre filles?" il rit et continua: "Je venais juste vérifier si mon carnet égaré avait ici échoué ... mais visiblement (*coup d’œil à la ronde*). Cela n'est point le cas de ce que je vois.". L'original professeur demanda poliment aux deux Dames vêtues avec goût: "A qui ai-je l'honneur, Mes Dames?... Ou Mesdemoiselles, veuillez me pardonner.".

Elizabeth lui expliqua d'une façon déconcertante de nonchalance son curriculum vitae.  Pour une si jeune personne, cela était impressionnant. Cependant, Maura avait elle aussi intégré un Ministère étant très jeune aussi ne s'en formalisa-t-elle donc pas.
La jeune femme au regard perçant lui proposa un verre d'un vin dont la mère de Maura se serait empressée de demander la provenance pour s'en procurer elle-même une bouteille.
Volontiers, répondit-elle agréablement alors qu'Elizabeth remplissait déjà les verres.
Maura huma les arômes du divin liquide puis le dégusta de ses papilles aguerries. Au cours de ses nombreuses années à New York, elle avait forcé Jane à suivre quelques cours d'œnologie avec elle.
Excellent cru, reconnut Maura de manière appréciative.

Elle n'eut pas le loisir de continuer à s'épandre sur la qualité remarquable du vin qu'un de leurs collègues à l'allure quelque peu négligée fit irruption dans la salle. Il leur fit la révérence, Maura en fut légèrement surprise. Le dénommé Gregor Scamander avait l'air d'être partout à la fois. L'anglaise d'origine lui adressa un regard bienveillant.
Ce n'est rien voyons. Enchantée Gregor, je suis Maura MacFadyen. Professeur d'Histoire de la Magie et directrice de l'illustre maison Serdaigle.
En fin de compte, elle s'était rapidement habituée à ne plus associer son nom à "Service des Enquêtes du MACUSA". Elle allait se tourner vers sa collègue quand Cassie débarqua à son tour.
La grande rousse à l'ondulante chevelure se présenta. Maura s'attendait à ce qu'Elizabeth lui réponde mais elle ne faisait qu'observer impassiblement les nouveaux arrivants. Cassie demanda poliment à se joindre à elles, incluant Gregor avec elle.
Evidemment très chère. Ces chaises vous attendaient. Maura sourit jusqu'à ce que ses collègues soient installés puis prit une nouvelle bouchée de son déjeuner. Elle préférait ne pas manger refroidi.

Maura appréciait le bon vin, elle en prenait bonne note. Elizabeth allait continuer sur le sujet quand un grossier personnage fit son entrée. La dégaine, l'attitude vieillotte, le trémolo désuet dans la voix, sans nul doute il s'agissait de Gregor Scamander. Cette vermine qui avait osé humilier publiquement son frère la veille. Le visage d'Elizabeth était fermé. Elle ne comptait pas révéler d'emblée tout le mépris qu'elle éprouvait pour ce bon à rien de Scamander.
Maura se présenta, une autre femme arriva dans la foulée. La professeure de Divination apparemment. Elizabeth l'étudia rapidement de la tête au pied, à coup sûr une buveuse de thé inoffensive.

Les deux nouveaux s'installèrent avec eux. Ce vaurien ne perdait rien pour attendre mais ce n'était ni l'heure ni le lieu. Elizabeth fit un mouvement de baguette pour appeler deux autres verres à elle. Son visage reprit son aspect charmant et charmeur.
Bonjour cher collègues. Je suis Elizabeth Magnussen, employée modèle du Ministère et intendante de Poudlard à mes heures perdues.
Elizabeth passa gracieusement une main gracile dans ses cheveux pour les dégager de son épaule et attrapa la bouteille de vin. Elle désigna les verres vides qui s'étaient posés devant elle.
Vous allez nous accompagner, n'est-ce pas ? Son sourire était gage de sollicitude, son regard était plus froid que les profondeurs arctiques.

Hagen avait décidé de prendre sa pause déjeuner du mercredi dans la salle des professeurs. Il s'était laissé surprendre par le temps. Le calendrier avançait quoiqu'il arrive et le professeur étourdi n'y avait pas prêté attention, tant il était subjugué par le puit de connaissance qu'était la Bibliothèque de Poudlard. Maintenant qu'il en avait un accès illimité, le Serdaigle ne s'en privait pas. Et il y avait passé les dernières quarante huit heures à s'y perdre, à feuilleter, à lire des ouvrages complets. Il avait même déniché une saga d'aventures fantastiques dans un univers héroic-fantasy, avec des guerriers, des voleurs, des enchanteurs et soigneurs. Le style était vivant et Hagen était captivé.
Mais Tempus était implacable. Hagen fut rattrapé par ses responsabilités de professeur. Il n'était pas là en touriste !
Ce fut le pourquoi de sa décision de s'installer dans la Salle des Professeurs, afin de se mettre à l'ouvrage et préparer le cours - le premier ! - qu'il allait donner le lendemain matin.
Sa sacoche de cuir, d'un marron plutôt sobre et élégant, accrochée par sa lanière sur son épaule, un sandwich dans une main, le premier tome de la saga La Compagnie du Saucisson dans l'autre, vêtu d'un jean chic, chaussures de ville noires, un t-shirt blanc sous un blouson en tissu, de style urbain, ses cheveux long coiffés en chignon, Hagen Wollmer entra dans la pièce.

Il fut surpris d'y trouver déjà quatre personnes. Il se regarda derrière lui se demandant s'il y avait une réunion et qu'il n'avait pas été prévenu, mais non. Le couloir était désert. Lorsque son regard se porta à nouveau vers les autres, il se rendit compte qu'il avait attiré l'attention sur lui. Il toussota d'embarras, rougissant légèrement au-dessus de sa barbe blonde. D'un sourire timide, il salua ses collègues.

Bonjour Monsieur, Dames.

Il n'avait pas encore eu l'occasion de discuter avec eux, seulement croisé dans les couloirs ou bien dans la Grande Salle, lors des repas. Mais il ne se souvenait pas qu'ils aient participer à la réunion pédagogique de la pré-rentrée. Encore que, ses souvenirs étaient un peu brouillés sur la question.

Je me présente : Je suis Hagen Wollmer, professeur d'Etudes des Runes. Et j'officie également à la Bibliothèque.

Les femmes présentes étaient toutes plus ravissantes l'une que l'autre, chacune dans son style propre mais tout aussi ensorcelante. Son collègue masculin lui aussi avait du style et semblait bouillir de vie.
Hagen désigna le coin salon de la pièce avec l'aide de son index tandis que les autres doigts tenaient fermement sa lecture du moment.

Je ne veux pas vous déranger, je vais m'installer là-bas. fit-il.

Katleen était descendue à la grande salle dans sa petite robe bleue, son cuir léger et ses hautes talons noirs mais bizarrement point de professeur à l'horizon. Notre belle fit donc le tour du buffet. Il n'était point question qu'elle reste seule avec autant d'élèves. Elle se servit rapidement un petit panier garni et décida de faire un tour en salle des professeurs. Elle y trouverait peut être une bonne âme pour partager son repas.

Les escaliers furent très serviables avec notre demoiselle qui arriva d'un pas léger dans le couloir des professeurs. Son coeur manqua un battement quand elle aperçut au loin la besace de cuir et les cheveux du bibliothécaire. Elle s'arrêta dans le couloir. Ce n'était pas normal. Allons il fallait qu'elle se secoue. Qu'elle joue l'indifférente. Elle ne pouvait pas se le permettre. Et puis elle ne le connaissait pas. Elle ne connaissait pas tous les hommes de Poudlard. Quelle idée saugrenue lui était venue... Elle était en manque voilà tout... Il faut juste qu'elle se trouve un petit hors d'oeuvre et tout rentrerait dans l'ordre.

Elle inspira à fond, se passa une main dans les cheveux pour vérifier sa coiffure, vérifia son reflet dans la fenêtre... Bon tout était en place, elle pouvait rentrer sereinement. Elle poussa la porte et tomba sur une assemblée de professeurs... Certains connus d'autres non... comme Elizabeth Magnussen... Sa réputation au Ministère n'était plus à faire. Même si Katleen ne travaillait pas à l'époque dans le même service et qu'elle ne fréquentait pas beaucoup le ministère au vu de ses missions, elle l'avait déjà vu. Elle leur fit son plus beau sourire. Elle s'avança dans la pièce, le pas assuré.

Bonjour! Mesdames, Messieurs. Je suis Katleen Borauld professeur de Métamorphose. Excusez moi si j'interromps quelque réunion. Je souhaitais juste trouver un compagnon de déjeuner. Elle leur sourit de nouveau et leva son panier pique-nique duquel dépassait le goulot d'une bouteille de Beaujolais millésimée de 2003, année exceptionnelle pour le beaujolais.

Deux nouvelles têtes firent leur entrée avant qu'elle puisse obtenir une réponse. Un certain Hagen, un Viking qui avait l'air d'un chiot égaré. Et la sublime Katleen. Leurs chemins ne s'étaient que brièvement croisé à plusieurs reprises mais la jeune femme possédait un corps qui ne pouvait que retenir l'attention d'Elizabeth. Le regard de la digne Magnussen se radoucit considérablement à l'arrivée de la métamorphe.
Et elle avait eu la bonne idée de ramener elle aussi du vin. Dieu soit loué, Elizabeth n'aurait pas à partager son millésime exceptionnel avec ce paysan de Scamander.
D'un tour de baguette, elle fit venir deux autres verres sur la table.
Katleen ! Quel plaisir de vous voir. Nous serions ravi d'être vos compagnons. Prenez place ma chère. Avec un sourire désarmant de beauté, Elizabeth indiqua le siège libre à côté d'elle.

La jeune femme en mission interpella le petit chiot. Hagen ! N'ayez pas peur, joignez-vous à nous. Vous verrez que les humains peuvent être d'aussi bonne compagnie que les livres.

La table semblait s'agrandir au fur et à mesure que plus de gens la rejoignaient. Elizabeth n'aurait pas été surprise de découvrir un jour que le château de Poudlard était doué d'une raison qui lui était propre.

Sans attendre de réponse particulière, poussé par son instinct, Hagen s'était dirigé vers le petit salon sans demander son reste. La raison pour laquelle il avait fuit la Grande Salle revenait sur le devant de la scène. Alors qu'il déposait livre, sandwich et sa besace sur la table et en sortait carnet de notes et manuels pour travailler, Hagen se faisait la réflexion qu'il n'y avait que quatre personnes dans la pièce. Quatre collègues qu'il allait côtoyer de plus en plus souvent, et donc d'une certaine manière qu'il allait devoir former un lien avec elles. Hagen s'assit en se demandant comment il allait faire pour s'adresser à ses Dames. Son collègue masculin, Gregor - quel prénom ! "Celui qui veille", tout désigné pour se trouver en ces lieux - semblait être plus facile d'accès. Il était du genre à faire la conversation tout seul, ce qui arrangeait le Serdaigle sur certains points.

Quand soudain, une voix connue et désirée se fit entendre dans la salle. Hagen se releva si vivement à ce doux son à ses oreilles qu'il se cogna fortement le haut des cuisses sous la table. Il en renversa le contenu au sol alors qu'il rattrapait la table qui s'enfuyait. L'homme remit la chose sur ses pieds tout en serrant les dents. Il leva un doigt tremblant pour demander un instant de patience aux autres personnes présentes afin que la douleur se passe, tout en remerciant d'un signe de tête le bon samaritain qui, d'un mouvement de baguette, remettait de l'ordre dans ses affaires.
Ce n'était pas passé loin et les sensations qui le saisissait le lui faisait bien comprendre. Mais le moment aussi intense qu'il fut, se dissipa rapidement. Hagen retrouva l'usage de la parole.

Bonjour Katleen.

Sa collègue brune en tailleur bleu-nuit l'interpella et l'invita à les rejoindre. Ce qu'il fit en boitillant quelque peu et en se frottant la zone douloureuse sur ses cuisses, essuyant ses mains moites au passage. Son coeur était bien trop actif pour une telle situation. Hagen devait se calmer. Il accepta donc volontiers le verre de vin tendu et trinqua.
Lorsque le liquide entra dans sa bouche, excitant ses papilles, puis descendit dans sa gorge, cela réveilla des souvenirs apaisants pour le Serdaigle. Il se laissa alors glisser dans les méandres de sa mémoire, relaxant son palpitant.

"Ah Cupidon, Cupidon, laisse donc ton carquois en paix ce n'est point l'instant ni le lieu!". Cassie était entrée et le reste du monde en était plus brillant. Le charme se rompu quand elle l'inclut dans la demande de rejoindre leur tablée... il avait brièvement consulté ses dossiers mentaux à la présentation des deux femmes et pour autant Miss McFayden dont il avait eût vent lors de ses passages au Ministère était une personne renommée et respectée, autant sa comparse ne lui plaisait pas. Certes, son masque social était impeccable et pour cause: les Magnussen étaient influents et on devait compter avec eux dans les hautes sphères. Et Léopoldine n'oubliait jamais leur invitation au bal des notables (auquel ils n'avaient jamais assistés mais toujours poliment répondu). Cette femme était un véritable dragon, et femelle qui plus est, un Cornelongue Roumain dirait-il, et il avait eût le malheur de toucher à l'un de ses 'œufs' en la personne de Simon le Mal-Elevé. Oh il n'en avait pas peur, la peur était étrangère à Gregor. Mais discuter avec ce genre de femme était une perte de temps notable: persuadée d'être dans son bon droit, jamais elle ne daignerait prêter l'oreille au fait que son petit (frère?) adoré ait pût avoir tort pour quelque raison que ce soit. "Il nous urinerait dessus qu'elle nous soutiendrait qu'il pleut!" - "oh Ciel! Gregor!" le rabroua mentalement la voix de sa sœur. Mais sa remarque l'avait amusé et il affichait un sourire ravi.

Il n'eût cependant pas à répondre aux sollicitations: il venait de tirer sa chaise à Cassie qui s'était assise avec toute la grâce et la beauté inhérente à sa personne et s'était installé à sa droite quand un représentant du sexe faible (et oui face aux femmes le sexe dit fort n'est rien! Et elles étaient en nombre) entra, salua, se présenta, et s'enfuit là-bas. Gregor l'aimait bien et il aurait aimé rejoindre le jeune homme: "Un copain youpi!" il n'était pas vraiment à l'aise au milieu de toutes ces femmes.

Le petit coin du salon à deux fauteuils lui faisait de l’œil... il allait se lever pour aller se présenter à l'homme à la sacoche, mais une autre femme décida de faire son entrée: dégageant une puissante aura d'assurance, elle se présenta à son tour et le dragon aux yeux verts proposa à Hagen de venir les rejoindre. Soudain gauche, l'homme se cogna, répartissant ça et là les objets posés dessus. Gregor se leva et s'empressa de donner un coup de baguette muet pour réparer les dégâts. Le grand échala se présenta à l'homme et désigna la chaise attenante à la sienne et se rassit, lançant discrètement sous la table un sort d'apaisement des douleurs et coups de sa fabrication une fois le malheureux installé: vu le maladroit qu'il était, cela lui arrivait souvent...

Le professeur de Runes accepta le vin. Gregor refusa poliment "Pardonnez-moi jamais pendant la journée.". Il y avait beaucoup de monde, oui pour Gregor c'était beaucoup: il pensa à ses étendues verdoyantes, ces déserts ces forêts grouillantes de vie mais qu'aucune aura humaine n'entachait... il repensa aussi à sa soirée en compagnie de Miss Halleyhan et la regarda en souriant, avec sur le visage l'air d'un adolescent rêveur.

Mais la présence des quatre femmes était forte, et deux étaient trop agressives à son goût: la dragonne, et Miss Borauld. Il n'était pas le seul gêné : Sir Wollmer était agité depuis l'apparition de cette dernière et cela était compréhensif: il se dégageait une faim insatiable, une faim comme Gregor n'en connaissait pas et qui le mettait un brin mal à l'aise vis-à-vis de la professeure de Métamorphose. "Cher Hagen, puis-je vous appeler Hagen? Quelle est votre lecture du moment que vous tenez avec tant de passion entre vos doigts? Et quel poste de rêve que le votre! La bibliothèque de Poudlard regorge de trésors! Avez vous une bibliothèque personnelle? Passez à l'occasion chez moi je possède quelque ouvrages rares, au besoin pour vos cours j'en ai quelques uns introuvables sur les runes... Ah les runes les runes les runes... vous savez au début elle se refusaient à moi, ce sont des amantes exigeantes! (*il rit*) mais une fois apprivoisées, quel plaisir de danser en leurs compagnie!". Le pétillant brun aux yeux assortis fît venir sans un mot un verre vide à lui et sans plus ouvrir les lèvres, y fît apparaître une eau fraîche: "Aller, trinquons!" (*il se leva*) Trinquons tous à notre année à Poudlard, qu'elle vous soit tous faste et enrichissante! AU SAVOIR!".

La tablée fut rejointe par deux autres individus. Katleen Borauld était professeure de Métamorphose et Hagen Wollmer professeur de Runes.
Le nom de celui-ci n'était pas inconnu à Maura mais il lui fallut quelques minutes pour en retrouver l'origine. Ses yeux s'agrandirent alors qu'elle examinait le jeune homme qui ne ressemblait plus du tout au jeune garçon qui était arrivé à Serdaigle quand elle était en dernière année. Elle n'était pas totalement sûre que ce soit lui mais sa mémoire ne lui avait jamais fait défaut auparavant.

Gregor porta un toast au savoir, elle ne pouvait qu'approuver un si noble objectif. Elle leva son verre avec enthousiasme.

Maura ne voulait pas mettre son cadet mal à l'aise aussi décida-t-elle d'attendre une occasion plus opportune pour vérifier son intuition.
Elle posa une question à la ronde. Dites-moi chers collègues, que pensez-vous de nos étudiants en sorcellerie ? Je n'ai cours avec eux que vendredi après-midi et je dois avouer que la curiosité me dévore.

Ainsi Elizabeth se souvenait d'elle. Katleen lui fit son plus beau sourire et allait s'avancer pour prendre sa place quand un boum suivi d'un Aïe se fit entendre. Hagen venait de se cogner fortement le haut des cuisses sous sa table alors qu'il se levait pour l'accueillir. Elle porta la main devant sa bouche. Il avait du se faire mal. Elle ne put rien faire pour lui, le deuxième homme de la pièce se chargea de tout. Hagen finit par retrouver l'usage de la parole.

Bonjour Hagen. Tu vas mieux?lui demanda-t-elle une fois qu'il fut assis. Ayant obtenu sa réponse, Katleen se dirigea vers la place que lui avait réservé Elizabeth et s'assit avec l'aisance d'un chat. Comme les deux hommes se lançaient dans une discussion sur les livres, Katleen se tourna vers sa jolie voisine. Comment allez vous Elizabeth. Il y a fort longtemps que je n'ai pas eu le plaisir de croiser votre personne dans les couloirs du Ministère. Quel heureux hasard de vous voir dans un lieu aussi insolite!

Katleen sortit ses effets de son panier repas. Elle posa sa bouteille de Beaujolais sur la table mais ne le déboucha pas. Il était inutile d'ouvrir une bouteille de ce cru si elle devait ne pas être bu. Katleen accepta volontiers ce verre de vin. Elle était amatrice de grands crus et d'alcools millésimés en général. Il faut dire qu'elle avait été formée à ça pour ses infiltrations et souvent tous les gestes qu'elle avait du apprendre par coeur finissaient par faire parti d'elle.

Gregor finit par porter un toast auquel elle participe. Il ne savait à quel point ses paroles étaient véridiques. Le savoir lui avait sauvé la vie plusieurs fois déjà et c'est le savoir qui allait lui rendre sa vie. Elle trinqua son verre contre celui d'Elizabeth et leva son verre en regardant Hagen droit dans les yeux. Elle évitait de regarder directement Gregor. Elle sentait qu'elle le mettait mal à l'aise alors autant se concentrer sur ceux qui ne l'étaient pas. Elle trempa ses lèvres dans la robe rouge bordeaux et en apprécia le goût.

Excellent ce vin. En ce qui concerne les élèvent Maura je les ai eu hier et on a des cas très intéressants cette année. Ils sont très hétéroclites par contre. Des débutants, des moyens, des confirmés et j'ai même noté la présence de deux diplômés! Ni voyez nulle offense pour votre maison Elizabeth mais je pense qu'il nous faudra surveiller de près les Serpentard et les Gryffondor! Nous avons dans ces deux maisons des caractères explosifs. Le petit Libriev a un caractère très très très soupe au lait mais un potentiel excellent par exemple. Les Serdaigle m'ont l'air d'être des amours ma chère Maura. Vous avez là une belle portée d'élèves extrêmement brillant. D'ailleurs Orson Wallace, le préfet de votre maison est diplômé et majeur si je ne m'abuse? Que fait il encore en cours? Oh et les Poufsouffle sont loin d'être aussi timides et renfermés que ne l'étaient leurs prédécesseurs je crains malheureusement qu'ils seront beaucoup moins calmes.

Katleen avait apporté un résumé concis de ce qu'elle avait pu entre apercevoir en ce premier cours. Mais ce n'était que le premier cours. Elle laissa la parole aux autres et se servit en crudité pour commencer son entrée.

Alors que Riku descendait dans la Grande Salle pour se restaurer, il passa devant la salle des professeurs. La porte avait été mal fermée et des bruits de discussion filtraient dans le couloir. Sa curiosité attisé, il décida d'entrer.
Il fût surpris de voir autant de monde. Il n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer tous les professeurs, et c'était la chance à saisir pour faire connaissance.

" Bonjour à tous, cher(e)s collègues ! Riku Jun, professeur d'Etude des Moldus. Puis-je me joindre à vous ? "

Sans vraiment attendre la réponse, Riku prit une chaise et s'installa parmi les professeurs attablés.

" Kathleen, décidément, vous êtes plus ravissante de jour en jour. "

Se tournant vers les autres professeures.

" Mais je dois dire que vous êtes toutes magnifiques. Je suis désolée de ne pas vous avoir rencontré plus tôt mesdemoiselles. "

Regardant ses collègues masculins

" Vous avez décidément trouvé la bonne place. Vous auriez pu me prévenir. "

Maura obtint une réponse de Katleen. Elle en prit bonne note. Son cours était à majorité Poufsouffle, preuve de leur appétit pour le travail, mais elle resterait vigilante. Le nom du Serpentard ne lui disait rien pour l'instant mais Maura se fit la réflexion qu'elle garderait néanmoins l'oeil ouvert. Elle n'avait pas envie qu'un trouble-fête perturbe ses élèves, que ce soit pendant leurs heures studieuses ou de loisir. D'après son dossier, Orson souhaitait poursuivre son cursus magique auprès de Rosalee Turner pour approfondir ses connaissances, déjà vastes j'en suis sûre, en Botanique.

Un autre collègue fit son apparition avec panache et paroles charmeuses. Maura sourit par politesse. Vous êtes trop aimable monsieur. Maura MacFadyen, enchantée de faire votre connaissance.

Elle reporta son attention sur Katleen. Je vous remercie pour ces précieux renseignements. J'ai pour conviction que l'on ne peut produire un enseignement de qualité que si l'on connaît son public. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle allait inviter ses élèves pour un repas de maison en fin de semaine.
Elle s'adressa au groupe entier avec le sourire. Si je puis me permettre, je suis ravie de pouvoir tous vous côtoyer dans un environnement moins professionnel, c'est-à-dire en dehors d'une réunion. J'espère avoir l'occasion de m'entretenir avec chacun de vous ces prochaines semaines. Entre coéquipiers, lança-t-elle comme une petite blague.

Maura voulait à la fois savoir à qui elle avait affaire de façon personnelle mais également enquêter sur la potentielle noirceur de l'un ou plusieurs d'entre eux. Warren et Felix l'avait chargée de faire des recherches, c'était exactement ce qu'elle comptait faire.

Un fantasque collègue fît son entrée. Certes, bien moins fantasque que votre serviteur, de très loin même, mais le nouveau venu était du genre malin-taquin et ce n'était pas pour déplaire à Gregor. "Mon cher, vous nous avez démasqué ayez pitié de nous, pauvres pêcheurs, mais nous n'avons eût d'autre choix que de céder face aux atours de nos magnifiques collègues et ce, sans détour.". Gregor se leva pour aller serrer chaleureusement la main du professeur : "Gregor Scamander, collègue en étude des bestioles! Ahhh les moldus! J'ADORE les moldus! Ils sont fascinants si inventifs! Nous leur devons tellement, n'est ce pas?". Il se rassit et allait continuer à babiller mais Miss MacFayden s'adressa à l'assemblée et on ne parle pas quand une autre personne s'adresse à vous, d'autant plus si c'est une Dame! "Mais avec plaisir Miss! Quand il vous plaira. Je suis votre dévoué.". Il salua Maura d'un sourire et d'un signe de tête et se tourna vers Riku : "Alors alors cher collègue, dites-moi dites-moi... quel est votre objet moldu favori?". Drôle de question mais venant de Gregor Scamander, il n'y avait rien de bien surprenant là-dedans. "Même question Hagen, vous baillez aux corneilles mon cher! Enfin...". Il jeta un œil discret à Katleen puis au professeur de Runes, baissant un peu la voix et se penchant vers le jeune homme : "A LA corneille plutôt, beau ramage ma foi.".

Oui oui, pas de souci. répondit le bibliothécaire à sa collègue de métamorphose. Ce n'est rien.

Il se sentait à nouveau rougir sous les yeux de Katleen. Alors qu'il buvait une autre gorgée de vin, le regard d'Hagen croisa celui de Maura et s'arrêta là. Elle le dévisageait un peu plus longuement que la bienséance ne l'autorisait. Il haussa un sourcil mais son attention fut rapidement captée par son voisin. Il lui posait tout un tas de questions mais ne lui laissait même pas le temps de répondre. Il était vraiment très énergique. Gregor porta alors un toast. Hagen, ainsi que les autres, trinquèrent à l'unisson.
Puis ces Dames commencèrent à discuter entre elles. Hagen écoutait d'une bonne oreille. Soudain Riku arriva en grand seigneur, à coup de grands bruits. L'attention générale fut donc détournée. Hagen haussa les épaules à la remarque du nouvel arrivant, se dédouanant de toute responsabilité. Maura prit la relève et répondit, puis elle leur fit part de sa volonté de se côtoyer en dehors des heures de travail. Gregor ne put s'empêcher de s'emparer du micro et babillait. Il posait encore des questions. Hagen se demanda une seconde si vraiment son collègue était intéressé par les éventuelles réponses ou si c'était juste pour le théâtre.
Tout à coup, il fit une remarque sur Katleen et se pencha pour un peu plus de discrétion.

Il serait malvenu de nier. répondit simplement Hagen. Il se passa une main dans sa barbe avant de rétorquer sur le même ton de confidence : Votre intérêt n'est point oisif non plus. Vous avez des étoiles dans les yeux.

Ils pouvaient être deux à jouer à ce jeu-là. Hagen était un fin observateur, sa timidité l'ayant rendu expert en la matière. Les détails lui échappaient que de peu.

Pour moi, il n'y a pas tellement de différences entre un objet moldu et un objet sorcier, ce n'est que le propriétaire du dit objet qui en fait son appellation. Mais pour ma part, si je devais choisir un objet, ce serait toujours un moyen d'écriture. Stylo, crayon, craie, caillou, bâton dans le sable... baguette magique. conclut-il avec un sourire particulier sur le visage.

Elizabeth se taisait pour observer la scène.

Les professeurs que Warren avait engagé formaient un arc-en-ciel éclectique. Elizabeth savait qu'elle ne côtoierait pas les plus fantasques qui lui irritaient les nerfs. Les autres semblaient relativement dignes d'intérêt, en particulier la voluptueuse lionne à ses côtés. Un autre collègue fit son entrée, un espèce de personnage de manga bruyant et charmeur. Elizabeth remarqua la gêne d'Hagen quand il osait poser ses yeux Katleen ainsi que l'indélicatesse de Gregor qui l'avait taquiné sur son apparente inclination.

Elle tendit l'oreille à ce que racontait les hommes. Des objets moldus. Cela avait peu d'intérêt.
Elle s'adressa par conséquent aux femmes. Katleen et moi-même sortons du moule Poudlard et Ministère de la Magie mais vous mesdames, d'où venez-vous ?

Complètement ignorant des jeux de l'amour, Gregor se méprit sur la destinataire de ses dites étoiles, et rit le plus silencieusement possible de ce qu'il pensait être une méprise, avant de baisser la voix pour que seul Hagen ne l'entende (il avait bien remarqué la dragonne émeraude qui laissait traîner ses jolies petites oreilles, seul le professeur Jun pouvait entendre ses propos en tendant l'oreille): "Non non mon ami! Vous vous méprenez, Katleen est une femme superbe il faudrait être aveugle pour le nier mais... elle met ma personne quelque peu, mal à l'aise dirons nous. Elle dégage un trop plein de sensualité pour l'ignorant des femmes que je suis... Vous avez dût le remarquer fin observateur que vous êtes, la compagnie de mes semblables m'a été inconnue depuis des années et les femmes, n'en parlons pas.". Gregor écouta attentivement la réponse de Hagen qui était très sage, décidément ce garçon était très mature pour son âge... bien plus que Gregor d'ailleurs mais ça n'était pas bien difficile, ça non! "Bâton dans le sable... baguette magique?" répéta le professeur de soins aux bestioles, pensif. "Autant je vois que vous êtes attaché à l'écriture et ses supports, autant la fin de vôtre phrase est une énigme... Pourriez-vous m'éclairer? J'adore apprendre, apprendre, encore et toujours! Ah et d'où vous vient cette passion des Runes?". Le grand échala se désaltérera en attendant la réponse du viking: il avait trouvé un partenaire de discussion diablement intriguant...

Gregor se penchait vers lui pour continuer sa confession et Hagen comprit que la subtilité et cet homme, ça faisait pas vraiment deux mais presque. Il n'avait pas compris la référence que le professeur de Runes avait tenté de faire entre les étoiles et Cassie. Il allait devoir revoir sa stratégie de communication avec son collègue.
Cependant ce dernier lui donnait trop de crédit. Hagen ne savait pas que Gregor n'avait pas eu de relations sociales avec ses pairs depuis longtemps. Mais l'enchanteur se garda bien de relever ce point. Son collègue ressemblait plus à un collégien entamant sa puberté qu'un homme aguerri dans ce domaine là. Hagen se dit que finalement, il s'en sortait plutôt bien avec Katleen. Il lui jeta à nouveau un léger coup d'oeil et la vit discuter avec Elizabeth et Maura. Elle semblait si à l'aise. Comme si elle nageait dans le courant mais choisissant sa trajectoire avec grâce.
Gregor lui répondait à nouveau et Hagen reprit le fil. Il sourit.

Allons ! Un peu d'imagination, mon ami sorcier. Une baguette magique. Elle peut être tout ce que vous voulez. Pour moi, elle peut représenter tous ces objets à la fois.
Et ce n'est pas tant une passion pour les Runes, per se. C'est surtout l'écriture, un moyen de communication à travers le temps et l'espace. Nous pouvons aujourd'hui savoir ce que pensaient des hommes et des femmes d'une autre ère ! D'un autre âge ! C'est fascinant. Et cela vaut aussi pour nous, qui pouvons laisser une trace pour les générations futures.
Les Runes ont ce petit plus qui les rends magiques. Et ça, ça vaut tout l'intérêt qu'on peut leur porter, en tant que sorcier. Ne pensez-vous pas ?