[Fini] Le "hasard" fait bien les choses...

Après avoir disputé les escaliers pour leurs blagues stupides et discuté avec plusieurs personnages des cadres illustres, Gregor arriva au 3ème étage avec un joli panier d'osier à rabats duquel dépassait une nappe à carreaux.

Il était comblé de son idée et les elfes de maison bien qu'un peu surpris, prirent plaisir à l'aider et composer le panier avec lui et préparèrent plus de paniers pour les élèves le midi, vu le sublime temps prévu par la "Gazette du sorcier" que Gregor avait lu en petit déjeunant d'un croissant et de thé dans la salle commune presque déserte (thé réalisé parfaitement Gregor en était r-a-v-i).

Gregor entendit un bruit de verre brisé derrière une porte où était inscrit: "Salle de classe : SORTS ET ENCHANTEMENTS". "Ah ce doit être là, j'espère que le cours se déroule bien."Il regarda sa montre à gousset, il était un peu en avance. Il s'installa près d'une fenêtre le panier à ses pieds, et commença à patienter, un air rêveur dans ses yeux et un sourire sur les lèvres.

Le cours était fini. Satisfaite dans l'ensemble de son travail et de celui de ses élèves, Maybel finit de ranger sa classe avant de sortir. Tous les élèves dehors, elle jeta un dernier coup d’œil dans la salle puis elle referma magiquement les portes derrières elle. Sa sacoche à la main, elle utilisa un sortilège de verrouillage informulé. Hors de question que quiconque mettent les pieds dans sa salle de classe en dehors de sa présence. Elle aimait retrouver son lieu de travail comme elle l'avait laissé, c'est-à-dire : impeccable.
Alors qu'elle donnait un dernier coup sur la poignée de la porte de la classe de Sorts et Enchantements, pour être certaine que tout était bien fermé, Miss Parker aperçut une figure familière qui attendait là.

Monsieur Scamandeur ? appela-t-elle lorsqu'elle reconnut l'autre personne. Tout va bien ? Puis-je vous aider ?

Elle se tenait droite, devant sa porte, sa sacoche tenue à deux mains devant elle. En ce jour de rentrée, Miss Parker portait une chemise bleu-grise à manches longues, avec un mouvement de tissu sur le devant. Une jupe de cuir noire et des talons hauts noirs complétaient sa tenue. Un léger maquillage pour lui donner bonne mine et peaufiner son apparence.

Quand Gregor rêvassait, il le faisait et en grand s'il vous plaît. Il était parti loin, très loin, se montant une histoire abracadabrantesque digne d'un metteur en scène, où lui et Miss Parker combattaient d'horribles et agaçants Doxys qui étaient à l'origine du bruit de verre brisé. Il rentrait tel un chevalier blanc, chevauchant un Dirico géant dans la salle de cours, attrapait Miss Parker par sa taille menue pour l’asseoir devant lui et du haut de son talent évident pour les enchantements, elle calmait tout ce petit monde d'un sort puissant. Elle se tournait vers lui et il lui déclamait: "Oh mon Amazone blonde, tu es si puissante, si indépendante, ce ne sont point les Doxys qui furent ensorcelés mais c'est moi, par ta beauté..." et ils 'approchaient l'un de l'autre pour... pour... ah flûte, nom d'un petit scrout à pétard qui ose claquer une porte et m'éveiller de mon si doux songe?

Gregor secoua sa tête pour se réveiller et quand il fixa son regard sur le couloir, il tomba sur une apparition. Gregor se demanda s'il rêvait encore (et dit donc son imagination était fabuleuse!) mais l'apparition parla: c'était bien la vraie Miss Parker. "Mais combien de temps as-tu rêvassé de la sorte petit Gregor?" se moqua t'il intérieurement.

Elle était habillée d'une élégante chemise rehaussant la couleur de ses yeux et d'une jupe... d'une jupe (" Oh mon Dieu Gregor pour l'amour de Venus contrôle toi!") qui dévoilait les plus beaux mollets qu'il ai jamais contemplé. C'était le point faible de Gregor, et ces chevilles... un ouvrage digne de Michel-Ange si fins si... si..."Gregor GREGOR!!! La Miss te parle répond Bécasseau elle va te prendre pour un troll avec ton air béat!!! Allez dit quelque chose de spirituel! " s'enguirlandait-il.

Il fît un salut identique à la veille à la princesse (enfin pour lui s 'en était une!) lui faisant face, notant son sac tenu à deux mains, dénotant peut-être une légère appréhension. ("Aller, de la finesse de l'esprit!").

Il se lança enfin: "Chère Miss Parker, veuillez pardonner mon irruption soudaine dans votre paysage habituel... je ne souhaitais point m'imposer à vous mais mon cœur se languissait de vous revoir. Aussi vous ai-je attendu pour... pour (Jamais auparavant dans sa vie il n'avait bégayé. "Tu as 32 ans pas 12, par la barbe de Merlin!") vous proposer ma modeste compagnie en ce superbe temps pour vous divertir et vous rassasier des quelques victuailles que j'ai été vous quérir.". Il désigna son panier d'osier.

Il passa sa langue sur ses lèvres, soutenant son regard (oh son REGARD... ces deux topazes brillantes d'intelligences...) et termina sa causerie: "Me feriez vous l'indicible honneur et plaisir de partager avec moi un modeste repas champêtre, à l'endroit qui vous sierra?"

Elle s'en doutait. Elle commençait à le connaître. Et pourtant, lorsque Gregor repartit dans ses gestes excentrique - une belle révérence, comme la veille - ainsi qu'une prose digne d'un échange épistolaire du 19ème siècle, Miss Parker ne pouvait s'empêcher d'être agréablement surprise. Elle qui aimait la verve et la littérature romantique, elle était servie avec cet olibrius. Maybel était toujours autant flattée par les excès d'adjectifs qu'employait son interlocuteur. D'autant plus qu'il venait de lui déclamer que son coeur se languissait d'elle. Toute femme aime se sentir désirer. Et Gregor savait s'y prendre avec la gente féminine. Même si ses nerfs furent trahis par un léger bégaiement, cela n'entachait en rien sa détermination.

Miss Parker lui sourit, amusée et perplexe.

Mais Monsieur Scamender. Il est 10h35. C'est un peu tôt pour prendre le repas, ne trouvez-vous pas ?

Gregor avait bien entendu la réponse de Miss Parker. Oui assurément, il était pendu à ses lèvres, même suspendu de toute ses forces et de tout ses yeux, de tout son être... mais ses propos sur l'heure... l'heure? L'HEURE? Il resta interloqué, bloqué dans la remontée de sa courbette, et se redressa d'un coup tel un coucou suisse remonté à bloc et saisi vivement sa montre à gousset pour vérifier les dires de sa déesse : les aiguilles délicatement ouvragées étaient restées bloquées sur 11h45... soit 23h45 de la veille. Il avait oublié de la remonter! Jamais OH GRAND JAMAIS cela ne lui était arrivé! Cette Miss Parker le perturbait bien plus qu'il n'avait osé se l'avouer...

"Hum hum". Il se racla la gorge en se grattant d'un air distrait le sommet de son crâne, au milieu de ses cheveux fous malgré le coup de peigne du matin, cherchant comment rattraper son mécompte, en rangeant distraitement sa montre à gousset. Il eût soudain une idée et retrouva son grand sourire et une étincelle malicieuse dans les yeux:

"Chère chère Miss Parker... mais c'est que je suis venu vous proposer d'assavourer un brunch. Typiquement British, n'est-il pas?". Il ajouta en s'approchant de quelques pas (et huma ainsi son parfum si délicat et envoûtant qu'il le fît soupirer intérieurement de délice): "Mais nous pouvons tout simplement aller humer l'air, nous ébrouer, sortir, gambader, profitez des cadeaux que nous offre aimablement mère nature...". Il illustra son propos en faisant un moulinet de la main pour signifier qu'ils pouvaient encore faire milles et une choses et se mettait sur la pointe du pied droit, mimant un saut en levant sa jambe gauche en l'air, à la manière d'un mime, et se laissa retomber d'un coup en position plus convenable avec sa main gauche sur son cœur et continua en la regardant droit dans les yeux :

"Tout ce qu'il vous plaira de faire en ma modeste consorce, Milady. Je suis votre dévoué serviteur." Il fît de nouveau une courbette, c'était plus fort que lui, devant cette Dame qui perturbait son cœur, ses manies d'aristocrates s'emballaient et il ne voulait avoir de cesse de lui rendre hommage et de lui montrer son respect pour sa si délicate et plaisante personne.

Sa petite réflexion avait indubitablement perturbé Gregor. Sa révérence se stoppa net dans sa course, puis soudain débloquée, il se redressa d'un coup, la faisant légèrement sursauté. Cependant, il se reprit rapidement, regagnant de sa superbe. Enfin, disons qu'il se remettait à s'exprimer dans ce langage si châtié qui devait être le sien. Les courbettes et autres mouvements étaient de retour. Miss Parker ne pouvait empêcher un sourire de naître sur ses lèvres, tant elle était amusée.

Et bien, soit. Allons nous promener un instant. Je reprendrais mon travail ensuite. Je vous suis.

Alors qu'ils se mettaient en route pour un nouveau lieu, Miss Parker se dit que son compagnon pourrait noter que les escaliers de Poudlard étaient beaucoup plus indulgent envers sa personne que les autres. Cela remontait peut-être à la Bataille de Poudlard, où elle avait réussi à les préserver d'un sort de destruction. Autant que possible.

Gregor était vraiment le digne héritier de la lignée Scamander. Un aventurier dans l'âme. Surtout pour oser proposer une balade au pied du Saule Cogneur. Il lui présenta son bras, comme un noble seigneur. Elle décida de jouer le jeu. Maybel glissa sa main au creux de ce bras offert.

Je vous en prie, mon bon ami. Et bien soit ! Allons saluer notre célébrité végétale.

Ils avancèrent de concert en direction des jardins.