Une rose pour un ange (PV Alienor)

Il était tard, assez tard pour que la salle commune soit quasiment vide. Tyler était assis sur le canapé, Alienor à ses côtés, ils lisaient un livre sur les plantes magiques venimeuses, cela pourrait toujours leur servir en cours de botanique.

A la fin d'un dernier chapitre (encore un, toujours un de plus), le préfet regarda l'horloge qui indiquait 22h30. Il regarda autour de lui, il ne restait plus que lui et l'angélique blonde.
Tyler étendit le bras pour s'étirer et "subtilement" attirer Alienor à lui. Il l'embrassa sur le sommet du crâne. Je crois ma chère duchesse qu'il est temps de retrouver le confort de nos pénates respectives.
Il la serra un peu plus contre lui. Mais je crains de n'avoir aucune envie de vous laisser partir mon ange. Il l'embrassa sur la joue.
Tyler se sentait tout à fait à l'aise avec Alienor, sa simple présence le rendait plus serein, la serrer entre ses bras était un délice.

Confortablement installés dans un canapé, Tyler et Alienor étudiaient sur le même livre de botanique. Alienor lisait plus lentement que Tyler car elle s’arrêtait de temps en temps pour prendre des notes sur des plantes ou des effets qu’elle ne connaissait pas. Elle avait complètement occulté le monde autour d’elle. Elle n’avait pas non plus conscience du temps passé sur le livre. Elle était juste bien. Son épaule frôlant celle de Tyler, profitant de la chaleur réconfortante qu’il dégageait.

Alors qu’elle était à la traine que le dernier chapitre en cours de lecture, Tyler leva le nez et s’étira. En même temps, elle ferait surement pareil quand elle aurait fini sa phraaaaahhh… Elle ne s’attendait pas à se faire attirer par le garçon qui occupait une bonne partie de ses pensées depuis deux semaines. Elle piqua un léger fard quand il lui fit remarquer qu’il était tard et qu’il n’avait aucune envie de la laisser partir se coucher.

Le baiser qu’il mit sur sa joue aurait fini sur ses lèvres si elle avait été plus audacieuse. Alienor sourit. Elle profita du mouvement initié par Tyler pour se blottir contre lui. Je crains de ne pouvoir non plus me résoudre à vous laisser aller. Elle ne savait pourquoi mais ce vouvoiement-là n’avait rien de formel.

Tout contre lui, Tyler pouvait sentir toute la chaleur du corps d'Alienor, une chaleur douce et réconfortante, pas comme la sienne qui faisait plutôt office de cheminée. Il passa son autre bras autour d'elle pour attraper une de ses mains délicates et jouer avec, il la frôlait du bout des doigts.
Je crois que nous sommes condamnés à rester sur ce canapé. Quel tragique malheur.
Il l'embrassa dans les cheveux. Elle sentait bon le biscuit à la vanille.
Le préfet jeta un oeil à la salle qui ne paraissait pas si lugubre que ça en fin de compte. D'aucuns disent que notre salle commune n'est pas conviviale, moi je dis qu'ils n'ont pas de goût. Qu'en dites-vous très chère ?
Il était vrai qu'en bonne compagnie, même la grotte la plus obscure pouvait paraître charmante, et la compagnie présente était plus qu'agréable mais tout de même, d'un point de vue objectif, avec sa vieille pierre, ses reflets aquatiques et ses meubles antiques, la salle commune de Serpentard avait un style impeccable et une atmosphère avenante.
C'était en tout cas ce que pensait le fils de bonne famille qui avait passé son enfance dans des châteaux aux immenses murs de pierre et pièces remplies d'objets que l'on ne pouvait pas toucher.

Alienor respirait aussi doucement et calmement que les lui permettaient les battements de son cœur. Elle s'était blottie contre Tyler quand il avait passé son bras autour d'elle pour jouer avec ses mains.

Il semblerait en effet que ce canapé soit notre petit îlot de tranquillité.

Heureusement, elle ne le regardait pas directement, les yeux fixés sur ses doigts qui frôlaient ses mains. Un sourire naquit sur ses lèvres quand il lui embrassa les cheveux. Elle faillit même soupirer d'aise.

Notre salle commune est très bien. Et elle correspond à notre caractère. Elle est décorée avec goût et distinction, elle a ce côté hautain quand on la survole mais en réalité, elle est conviviale. Elle le dissimule sous le Lac de Poudlard, dans les fondations même de l'école. Cela veut bien dire que sans les serpentards cette école n'aurait pas de bases sur lesquelles reposée et qu'elle s'effondrerait comme un château de carte sous le vent.

Alienor appréciait ce décor précieux et ancien. Elle était née et avait grandi dans cette atmosphère d'un cocon précieux. Avec goût, distinction et une touche de classe, on faisait des merveilles d'un endroit sans intérêt. Elle finit par se tourner vers Tyler, le regard un peu hésitant... Je... J'aimerai qu'on reparle... De cette semaine. Je crois... que je t'apprécie beaucoup. Et pas seulement comme camarade de classe ou ami. C'est plus que ça.

Alienor partageait son avis sur la salle commune et approfondit même le sujet du rôle de leur indispensable maison. Tyler ne pouvait qu'approuver. Je n'aurais pas su dire mieux moi-même.

L'adorable blonde finit par se tourner vers le jeune homme. Il accueillit ses propos avec un brin de fierté et beaucoup de tendresse. Moi aussi je t'apprécie beaucoup Ali chérie. Tyler prit le temps d'examiner avec soin le visage de la jeune fille. Tout en douceur et prestance à la fois, le privilège de la royauté il faut croire. Mais elle n'était pas comme toutes ces princesses qu'il avait pu croiser dans les bals où sa grand-mère le traînait depuis des années, il émanait d'Alienor une profonde chaleur humaine. C'était la qualité qu'il affectionnait le plus chez elle.
En l'instant présent, il n'avait d'yeux que pour elle. Le loup passa sa main chaude sur la joue de sa précieuse Alienor. Que proposes-tu pour y remédier ? Souhaites-tu faire évoluer la situation actuelle ? Il ne voulait pas la forcer, lui montrer qu'elle avait le choix.

Alienor rougit quand Tyler se trouva de son avis. Elle se dit qu’il allait falloir qu’elle travaille sur ce côté gênant de sa personnalité parce que rougir ainsi n’était pas des plus confortables.

Rougeur qui ne s’atténua pas avec la suite des propos du jeune homme qu’elle avait bien en face d’elle. D’autant plus qu’il usa d’un dénominatif affectif qui lui amena un sourire aux lèvres en plus d’une rougeur plus marquée encore.

Alors qu’il prend le temps de la détailler, elle en fait autant. Il a le visage très taillé. Des yeux marron rieurs. Des cheveux noirs hirsutes. Elle a un sourire intérieur quand elle se dit que même avec une bonne dose de gel, ils seraient surement indisciplinés au possible. Comme pour rappeler à tous que derrière le costume d’aristocrate bien né, il y avait un esprit épris de liberté qui n’accepterait jamais de rentrer dans toutes les cases de la bienséance.


A vrai dire, elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Non pas qu’elle ne se sentait pas attirée par lui, bien au contraire. Il avait le magnétisme de ses Bad boys mais il dégageait un côté tellement rassurant en même temps… Non pas rassurant, protecteur. Oui protecteur c’est mieux. Alors quand il lui laisse une porte de sortie avec toute l’éducation qu’il a reçue, elle se contente de sourire. Posant sa main sur la sienne, elle se dit que les mots ici seraient vides de sens. Alors à la place d’un mot aussi banal qu’un oui, elle vient d’elle-même poser ses lèvres sur les siennes.

Peut-être qu’il considèrera qu’elle est trop entreprenante, que la bienséance ici aurait à en rougir. Sa mère serait surement offusquée qu’elle ait fait le premier pas dans cette relation. Et que dirait son frère George ? Mais là tout de suite, elle n’en avait cure. Ce qu’elle appréhendait c’était que Tyler la rejette, ne la trouve pas assez… ou plutôt trop terne, trop morne pour lui qui était haut en couleur.

Tyler fut surpris de sentir les lèvres d'Alienor se poser sur les siennes. Entendons-nous bien, c'était une très agréable surprise. Comme si c'était leur façon de dire : "Au diable la bienséance, soyons nous-mêmes !" Il l'apprécia et la respecta d'autant plus pour ça.
Ces quelques secondes de douceur firent se détendre tous les muscles de son corps, comme s'il se laissait glisser dans un nuage. Le loup regarda la jolie blonde et lui sourit de ce petit sourire en coin malicieux. Il retourna sa main pour prendre celle de sa douce dans la sienne.
Tu peux répéter ? Je crois que je n'ai pas bien entendu.

Tyler posa sa main chaude sur la joue d'Alienor et l'attira à lui pour l'embrasser avec tendresse. Les yeux fermés, le loup savourait le parfum sucré de son biscuit à la vanille. Il entremêla ses doigts avec ceux d'Alienor, il n'avait pas l'intention de la lâcher de si tôt.

Tu peux répéter ? Je crois que je n'ai pas bien entendu.

Alienor sourit à ses propos, à cette main sur la sienne. Elle allait répliquer une parole un peu drôle qui mourut sur ses lèvres quand Tyler posa sa main sur sa joue. Une main si chaude, qu'elle alluma un feu dans la boite où elle rangeait ses sens.

Les voilà qui étaient embrasés. Elle ferma les yeux. Autant pour ouvrir ses sens au contact de Tyler, que pour masquer ce qu'elle ressentait. Elle lie ses doigts aux siens. Elle ne peut s'empêcher de se redresser pour être à sa hauteur, plus proche de lui. Comme elle ne peut s'empêcher de placer les doigts de sa main libre dans son cou. Elle se perd dans ce baiser si intense pour elle.

Puisqu'Alienor s'enhardissait à poser ses doigts délicats dans le cou du loup, Tyler fit glisser sa main de la joue de sa blonde, le long de son épaule, jusqu'à sa taille. Il passa son bras autour d'elle pour la coller un peu plus à lui. Il ne serra pas trop fort autant pour ne pas l'effrayer que par peur de la briser.
Il déposait une multitude de baisers chauds sur les lèvres d'Alienor, à chaque fois il en redemandait. Tyler vivait pleinement l'instant présent. Il serrait les doigts de son ange, s'il lâchait allait-elle s'envoler ? De son pouce il lui caressait la main.
Le loup écarta son visage quelques secondes, il plongea son regard de braise dans celui de la jeune fille dont la présence le rendait plus serein. Il lui donna un léger coup de truffe sur le nez. Puis reprit son assaut de baisers, un peu plus enflammés qu'avant.