[CLOS] Deux poufsouffles, un livre, trop de possibilités [Maxime/Charlie PV]

Aussitôt dit aussitôt exécuté!. Charlie s'était levé d'un bon et avait saisi ma main. Et il ne l'avait pas lâché de tout le trajet. Je n'ai pas cherché non plus à me dégager. Il avait l'air de faire ça comme un réflexe. Charlie avait pas lâché la main de Maxime. Il y avait pas pensé. C'était naturel.

Puis arrivé dans la bibliothèque, il me lâcha la main comme si je l'avais brûlé. Je décidais de ne pas m'en formaliser. Je lui souris en refermant mes bras autour de moi.

A vrai dire... Je... J'en sais rien. Je n'ai jamais rien eu que je puisse appeler un chez moi. On bougeait tellement souvent. Mais je suppose que tu as raison. Les bibliothèques c'est universel.

Je m'avançais un peu plus loin dans la bibliothèque. Mes doigts effleuraient le dos des livres au fur et à mesure que j'avançais.

Tout ce que je peux te dire c'est que quand je suis triste, cet endroit m'apaise. Mais quand je suis énervée il faut que je sorte, que je bouge. J'ai d'ailleurs plus souvent le besoin de me défouler que de m'apaiser. Je relève la tête et lui souris.Je sais pas comment c'est chez toi. Les Etats Unis on y est resté que 6 mois. Pas vraiment le temps d'apprendre ou de comprendre votre culture. Tout ce que je sais de chez toi c'est ce que j'ai appris dans les livres.

Mon doigt s'arrêta sur la couverture d'un livre sur les animaux américains. Je trouvais le livre approprié. Je le sortis en caressant la couverture du livre. Je l'ouvris sur une page bien particulière. Un animal qui me tenait particulièrement à coeur. Je le montrais à Charlie.



J'avais 10 ans quand mon père a été appelé pour soigner un nid de Thunderbird... Le père avait été braconné et la mère était gravement blessée. Elle ne laissait personne approcher les petits. Elle se faisait encore plus de mal en les empêchant de l'aider. Mais bizarrement moi elle ne m'a rien fait quand je me suis approchée. Mon père dit que c'est parce que j'étais encore une enfant. Elle ne m'a pas vu comme une menace parce que je n'étais pas un adulte. Du coup j'ai pu l'approcher assez pour l'endormir et qu'il la soigne. Et on a sauvé la mère et les trois petits. Ca grandit vite. Et c'est très affectif.

Mince je m'égare... Vite revenons à une discussion normale.

Et toi Mr Valentine? Tu viens de quel coin des Etats Unis? Et euh... Je sais que ça me regarde pas mais... est ce que tu vas bien? Je le regarde dans les yeux à ce moment là. Je veux voir s'il va me mentir ou pas.

J'écoutais Charlie me dire à quel point je devais être courageuse enfant. Inconsciente était plus exact. Mais c'était comme si je savais que l'animal ne pouvait pas me faire de mal. C'est difficile à expliquer. Je sais quand je peux approcher et quand me tirer. Puis il me parla du mal du pays. Concept qui échappait un peu à ma compréhension vu que je n'avais pas de pays. Mais il avait l'air si triste, si seul et désemparé à ce moment là que je fis instinctivement la même chose qu'avec l'oiseau. Je me suis avancée vers lui et le pris dans mes bras. C'était comme essayer de faire le tour d'une montagne avec mes bras mais bon c'était pas le plus important. Il fallait juste lui montrer que quelqu'un l'écoutait... Si je devais penser à un endroit qui me manquait...

Je ne sais pas vraiment ce qu'est le mal du pays mais je pense souvent à un endroit où j'aimerai retourner... La Grèce. C'est là bas que je suis née. Là où  est Maman. Je voudrai revoir le Rubicon prendre dans ses bras Rome du haut de la colline des Dieux... Un jour peut être. En ce qui concerne ton ami Scott je crois que c'est son nom... Il est dans une nouvelle maison. C'est normal qu'il cherche un semblant de toi dans sa maison. Enfin un ami quoi pour pas être seul. Comme toi tu le fais avec euh... Anaya? Désolée  si les noms sont pas exact. Je suis arrivée il y a quelques heures et j'ai encore un peu de mal.

On commence à déranger ceux qui travaillent encore. Je me décolle pour le prendre par la main et l'entraîner vers le coin lecture de la bibliothèque. A cette heure si on est moins d'une dizaine dans la bibliothèque et le coin canapé est vide. Je choisis un canapé pour deux c'est plus discret pour parler.

Je vais te dire un truc. Tu m'embête pas. On a tous besoin de quelqu'un pour parler. On n'est pas conçu pour vivre en animal solitaire. On est fait pour beaucoup de chose... aimer, haïr, espérer, douter, rire mais pas pour être seul. Alors si tu as besoin tu peux venir me parler. La prochaine fois tu me montre les cuisines! On piquera du chocolat. De un parce que c'est bon de deux parce que c'est un euphorisant! C'est bon pour le moral mais pas pour les fesses!

Je lui souris. Bon c'est vrai que je parle beaucoup et qu'il peut pas forcément en placer une mon ami le géant. Mais j'ai encore une chose à lui dire. Ca tombe bien je lui ai pas encore lâché la main.Tu sais pour ta copine... Elle sait peut être pas comment te parler. Elle est peut être aussi perdue que toi. Moi je suis perdue. Tu pars en me laissant ici je ne saurai pas rentrer à la salle commune... Aucun sens de l'orientation dans ce château... Trop grand. Trop de murs, de couloirs, de portes... Et tu vois... Il est possible que dans la tête de ton amie ce soit comme moi dans le château... Son sens de l'orientation est tout pourri. Et elle sait plus où est le nord. Elle a peut-être besoin de temps ou d'aide pour exprimer ce qu'elle ressent. Un peu comme ton pote Scott qui cherche sa place dans sa nouvelle maison. Mais je suis sûre que c'est pas pour autant qu'il t'oublie. J'ai bien conscience de passer du coq à l'âne mais je crois que j'essaie aussi de me convaincre que tout va bien se passer. C'est malin... Je crois que je m'angoisse toute seule.

Charlie s'y attendait pas mais Maxime l'avait prit dans ses bras. D'un coup, quand il avait parlé de son ressenti. Ça faisait du bien. Il aimait prendre dans ses bras les gens qu'il appréciait. Alors il lui rendit son étreinte. Mais il fit attention à pas lui faire mal. Elle avait l'air toute frêle en comparaison avec lui.
La jolie brune lui fit un discours pour le rassurer. Ça avait fonctionné. Il se sentait déjà mieux. Il rigola quand elle parla des cuisines et du chocolat. Ouais on fera ça ! On pourra même faire un gâteau si t'as envie ! Il regarda la cambrure de la jeune fille. Dis pas n'importe quoi, elles sont très bien tes fesses. T'as encore des tonnes de sucreries à manger avant que ça t'inquiète. Valentine se rendit compte de ce qu'il venait de faire et il rougit comme une tomate. Je suis désolé. C'était pas approprié. Le poufsouffe trouvait qu'on était facilement à l'aise avec la jeune fille. Il avait pas réfléchi. Il avait réagi à l'instinct. Il espérait pas l'avoir choquée ou mise mal à l'aise.
La jeune fille lui tenait toujours la main. Alors ça devait aller. Elle le rassura sur Anaya et Scott. Et elle avait raison. C'était à lui de faire le premiers pas avec la rousse. Elle était trop intimidée. Il devait prendre les choses en mains au lieu de se morfondre et bougonner. Mais c'est Maxime qui avait pas l'air bien maintenant. Elle cherchait encore sa place aussi. Elle avait parlé d'un problème de sens de l'orientation aussi. Alors c'était au blaireau de la rassurer maintenant.
Merci, t'es vraiment gentille. Il se pencha pour lui embrasser le front. Si t'as besoin de parler aussi, viens me voir. Je serais toujours à l'écoute pour toi. On cherche des repères tous les deux. On peut déjà l'être l'un pour l'autre. Il eut une idée et fouilla dans ses poches et en sortit un petit objet rond. Tiens, c'est un cadeau pour toi. Je l'ai trouvé dans une boutique magique à New-York. On trouve vraiment de tout dans cette ville, c'est son seul avantage. Charlie s'éloignait du sujet et vit le regard interrogateur de son amie. C'est un miroir à double sens de poche. J'ai son jumeau dans mon sac. Tu peux me parler à travers ça. C'est comme un téléphone portable. Mais sans les problèmes de réseau. Garde le sur toi. Si tu es angoissée ou que t'as besoin de parler ou que t'es perdue quelque part, parle-moi. Je viendrais te chercher. C'est d'accord ?

Je rougis fortement mais étouffe un rire. Y a pas à dire il était naturel Charlie et je l'appréciait beaucoup! Merci du compliment et je veux bien faire des gâteaux mais je te préviens je suis plus douée pour les manger que pour les faire. Je lui tire alors la langue.

Soudain, il me sort un petit cadeau pour moi. J'ai les yeux écarquillés. C'est bien la première fois qu'une autre personne que son père lui faisait un cadeau. Je... Euh... Je sais pas quoi lui dire. C'est tellement gentil que j'en ai les larmes aux yeux. Alors je lui saute dans les bras. Je manque de nous faire tomber mais je m'en fiche. Il est super beau Charlie. Merci merci.

Je lui décoche un bisou sur la joue. Tu es sûr que c'est pour moi? Pour de vrai? Que je vais pas t'embêter? On peut vraiment parler à travers ça? Tu... Tu viendras vraiment me chercher?

Maxime avait accepté pour les gâteaux. Sa réponse avait bien fait rigoler Charlie. Alors je ferais les gâteaux, toi tu les mangeras !
On dirait bien qu'elle allait pleurer quand il lui donna le miroir. Alors que c'était rien du tout comme truc. C'était juste une babiole pour que les gens qui sont tout seuls se rappellent qu'ils ont pas besoin de l'être.
La fille lui sauta dans les bras tellement fort que l'immense garçon était presque tombé.
Il arriva pas à s'empêcher de rigoler. Il était content.
Ouais je suis sûr que c'est pour toi. Les amis c'est fait pour s'aider comme ça. On peut parler à travers ça c'est super pratique. Tu m'embêteras pas, faut pas hésiter à l'utiliser OK ? Je viendrais te chercher ouais chaque fois que t'auras besoin d'aide. Pour un truc important ou pour un truc pas important.
Il commençait à être tard. Charlie arrêtait pas de bailler. Je suis désolé. On rentre ? On a des cours tôt demain. Je veux pas être en retard et avoir l'air d'un mauvais élève.
Les deux poufsouffles repartirent vers leur maison bras dessus bras dessous.