[CLOS] Se sustenter avant de se promener... (PV Zack)

Après le cours de botanique fort en émotions, Euphémia était repartie seule. Elle ne comprenait pas l'attitude de certains élèves... Alors que tous élevaient Sheeris au rang de déesse, beaucoup prenaient Anaya pour leur souffre-douleur. La Serdaigle n'avait rien contre la Gryffondor, au contraire, et elle comprenait l'admiration qu'on lui vouait, mais elle ne pouvait supporter le flot de méchanceté qui s'abatait sur la Poufsouffle.
La veille, Euphémia avait réussi à parler un peu avec Anaya, mais ce qu'il venait de se passait avait conforté la Serdaigle sur un point : elle allait essayer de mieux comprendre la Poufsouffle et tout faire pour l'aider! Enfin... si elle le voulait... Euphémia n'était pas non plus du genre à s'imposer à tout prix.

Toute à ses pensées, elle se dirigea vers la Grande salle pour le déjeuner. Elle n'avait plus cours aujourd'hui mais elle avait décidé de se changer les idées. Elle avait prévu une sortie au village voisin, et il fallait donc qu'elle soit en forme pour pouvoir suivre les camarades avec qui elle sortait.

Euphémia s'installa à une table et commença à se servir dans les différents plats déjà installés sur les tables : crudités, un peu de Tofu, de la salade de pâtes (sans viande). Elle regardait autour d'elle pour savoir ce qu'elle allait boire quand quelqu'un l'interpella...

Après le cours de botanique, je ne me suis pas attardé. J'ai saisi une des lanières de mon sac et j'ai littéralement filé au lac, Winter sur l'autre épaule. Anaya m'en avait parlé hier et je voulais le voir. En moins de 10 minutes après avoir traversé le pont, je fus sur le haut des marches et déjà je pouvais voir le soleil se refléter sur la face lisse du lac. Le soleil n'était pas encore à son zénith mais la chaleur était déjà bien lourde. Je regardais des deux côtés du lac. pas un chat ni un corbeau. Winter prit son envol pour faire un repérage des lieux. Je descendis quatre à quatre les marches, mon sac me fouettait le dos. une fois arrivé en bas des marches je pus me rendre compte que j'y étais seul. Winter m'était revenu sans réaction particulière.

Dommage que l'on ne puisse plus communiquer par la parole tous les deux. La fameuse potion de Mr Dietrich ne faisait plus effet. Je me dirigeais vers l'eau et y trempais mes pieds auparavant délivrer de leurs chaussures. l'eau était fraiche. Je revins sur mes pas et m'installais sur un rocher. Sac au pied, Winter sur le rocher d'à côté, j'admirais le lac le temps que mes pieds sèchent. Soudain un poème me revint en tête.

Winter! Un poème me vient en tête. Il est français. Tu ne le comprendras peut être pas mais il parle de la beauté d'un lac et d'un amour perdu. Je ne vais pas tout te citer je ne me souviens que de quelques passages... Es-tu attentif? Winter avait la tête penchée sur le côté signe qu'il m'écoutait. Je me lançais donc dans les bribes de souvenirs que j'avais de ce poème qui m'avait touché quand je l'avais étudié en cours, debout, les bras ouverts et le regard tourné vers le lointain.

[...]
O lac ! L'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! Je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

[...]

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos,
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

« O temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,
Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

[...]

O lac ! Rochers muets ! Grottes ! Forêt obscure !
Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux !

[...]

Je me tus. Je ne me souvenais pas du reste. Je me tournais le sourire aux lèvres vers Winter. Le vent venu du lac me faisait du bien. Mes pieds avaient eu le temps de sécher le temps du poème lâchement tronqué. Me rechaussant, je me rendis compte que je mourrais de faim. Remettant mon sac sur mon épaule, je dis à Winter.

Tu devrais aller te restaurer et dormir dans la tour. il va commencer à faire chaud. Moi je rentre au château, je vais manger.

Une trentaine de minutes plus tard, me voici dans la grande salle. Une belle quantité d'élèves de toutes les maisons étaient déjà là. Dans ce flot d'élèves, une tête que je commence à connaitre, reconnaitre et apprécier. Je me dirige vers elle. Elle ne m'a pas encore remarqué. Je me permis donc de l'interpeller.

Salut Euphemia. je peux me joindre à toi pour manger?

(HRP: LE LAC Alphonse de Lamartine « Ode au lac de Bourget » )

Euphémia leva la tête et sourit à Zack. Elle sourit.

" Bien sûr. C'est plus intéressant de manger avec quelqu'un. "

Une fois Zack installé, un silence s'installa. Euphémia ne voulait pas déranger son camarade. Peut-être voulait-il manger au calme? Elle pensa que non, sinon il ne serait pas venu s'installer aux côtés de la jeune fille. Mais quel sujet aborder? Lui? Trop direct. Son arrivée à Poudlard? Trop banal.

Zack avait fini de se servir quand elle se décida enfin.

" Alors, comment va Winter ? "

Pour l'originalité, on repassera...

Au moins Euphemia ne me repoussa pas et j'eus même droit à un sourire que je lui rendis. Mais comme j'étais à l'aise en société comme un poisson dans la gueule d'un chat, la conversation n'en menait pas large. Je dirais même qu'elle était au point mort. Pour éviter le malaise je me servis en légume de toute sorte. Pas de viande pour moi je n'en avais pas très envie. Alirs que je cherchais un sujet fe conversation neutre,La voix d'Euphemia faillit me faire sursauter.

" Alors, comment va Winter ? "

Je souris à Euphemia. Il va bien. En sortant de cours on est allé se balader au lac. Je ne l'avais pas encore vu et Anaya, une poufsouffle me l'avait chaudement recommandé. Et il est vrai que le coin est magnifique. C'est d'un calme. Je t'avoue que le cours de botanique a été assez mouvementé, intéressant mais mouvementé. Et j'en viens à me demander si tous les serpentards sont des brutes épaisses , les gryffondors des bagarreur et les poufsouffles des inconscients... Bon je sais bien que c'est exagéré comme raccourcis mais je crois que les serpentards et moi on sera pas copains... mais je parle je parle et toi alors? Arthur s'est remis d'avoir parlé avec des humains? Il est moins fâcher pour le transport?

Le sujet n'était pas des plus originales mais il avait au moins le mérite de laisser la parole à Euphemia alors que j'avais tendance à occuper tout l'espace de parole quand j'étais ... stressé?

Euphémia remarqua que Zack n'était pas à l'aise. Il faut dire qu'elle non plus... Mais ça pouvait permettre de se comprendre sans parler et d'être moins gênés. La Serdaigle reprit une bouchée de son assiette pendant la tirade de son compagnon. Quand il eut fini, elle regarda un peu au loin en répondant, comme si elle se projetait ailleurs.

" Il est vrai que nous avons un cadre privilégié pour étudier. Une forêt, un lac, un grand parc... Il y a tout ce qu'il faut pour se ressourcer  qu'il s'agisse de nous ou bien de nos compagnons."

Euphémia sourit. Elle avait tout de suite apprécié l'environnement.

" Pour ce qui est d'Arthur, oui, il a comprit que je n'ai pas eu le choix. Il est lui-même. Je pense qu'il a apprécié nos échanges en cours, mais il est content de retrouver ses habitudes. Mais j'avoue que cette expérience a été à la fois bizarre et enrichissante, tu ne trouves pas ? "

La Serdaigle ne continua pas son assiette, un peu intimidée, mais sûre de ce qu'elle voulait dire.

" Pour ce qui est des autres maisons, je ne sais pas si on peut cataloguer tous les élèves. Mais je dois avouer qu'il y a des points similaires entre certains élèves. Même entre nous" ajouta-elle en souriant. " Je n'ai pas vraiment côtoyé grand monde, mais j'ai pas mal observé les autres pendant les cours. Les Gryffondors m'ont l'air d'être très à cheval sur la  justice, et c'est tout à leur honneur. Ce qu'il s'est passé ce matin l'a encore prouvé. Pareil pour les Serpentard même s'il y a une exception en la personne de Nina. C'est vraiment une chouette amie."

Oula! Euphémia s'étonnait elle même d'avoir tant parlé. Elle changeait si vite... En même temps, elle côtoyait plus de personnes. Et tellement différentes...

" Tu t'es déjà fait des amis ou tu es encore au stade des premiers échanges ? "

Je mange pendant qu'elle me parle. Elle a un joli sourire. Je baisse les yeux, il ne faudrait pas qu'elle pense que je la dévisage. J'enfourne une dernière bouchée avant de répondre.

Oui intéressant. Winter adore ce parc. Ca nous change de la grande ville. Il arrête pas d'explorer, de voler, de fureter un peu partout.

Elle enchaine sur le cours de Soin. Je tourne ma fourchette entre mes doigts. Alors c'est ... Disons que en tout et pour tout dans tout le château il y a toi... et une poufsouffle que j'ai rencontré hier. Anaya elle s'appelle... Elle avait pas l'air bien. On a fait un peu de philo sur la vie en générale. Et toi ? Tu t'es fait une amie apparemment? Nina de Serpentard? C'est bien une blonde plutôt... Je cherche le terme excuse moi... Plantureuse? C'est pas péjoratif. Juste que je ne sais pas comment la décrire autrement.

J'avais terminé mon plat. Je tends la main vers les desserts et attrape un panier de viennoiseries. Je tends le panier à Euphémia.

Tu veux une viennoiserie?

Euphémia finit de manger en écoutant Zack. Il avait rencontré Anaya apparemment et avaient philosophé. Une approche intéressante. Peut-être devrait-elle adopter cette technique avec la Poufsouffle?
Tout en acceptant une viennoiserie que son camarade lui tendait, elle lui répondit.

" Plantureuse, oui, c'est le mot " fit-elle en souriant. "Et je pense qu'elle aime en jouer. Mais il ne faut pas s'arrêter à son apparence, c'est une fille très intelligente et complexe. Le courant est vite passé entre nous. "

Euphémia mordit dans sa viennoiserie, puis avala un peu de jus d'orange.

" Nous n'avons pas eu vraiment le temps en cours, donc c'est l'occasion. Parle-moi un peu de toi, que j'en sache plus sur le meilleur ami de Winter "

Je souris aux remarques très juste de ma consoeur. Puis elle me demanda de parler de moi... J'avais pas grand chose à lui dire. Je suis pas quelqu'un de très sociable. J'suis plutôt du genre ermite sans ami. Sans réelle envie d'en avoir. Enfin je pense pas. J'hausse les épaules.

Te parler de moi? J'ai pas grand chose à dire en vrai... Je suis d'origine Irlandaise. J'ai un demi frère d'un an mon cadet... Et un truc qui me sert de demi frère par alliance. Mon père s'est montré incapable de s'occuper de nous jusqu'à sa mort. J'ai toujours vécu seul avec ma mère mais je commençais à avoir du mal à la supporter, elle et son opinion désagréable sur mes semblables, les hommes... Mon frère me manque, on se voit rarement. Ca fait un an que je vis chez mon Oncle à Londres. C'est un grand sorcier. Il fait parti de plusieurs conseils de magie mais j'ai pas eu l'occasion de m'y intéresser. J'ai toujours eu de très grosses difficultés sociales et des facilités scolaires avec les moldus. Pas d'amis à l'école, j'ai toujours était seul. Mais je ne m'en plains pas. J'adorai la bibliothécaire, les livres... J'écris beaucoup du coup. Enfin rien d'intéressant en somme. Et toi? Comment tu as atterris ici?

Euphémia écoutait Zack. Sa vie n'avait pas été rose... Euphémia se serait bien mis une claque quand elle pensait à tout ce qui la dérangeait dans sa famille. Elle n'était pas si mal lotie après tout...
Quand la question lui revint comme un boomerang, la Serdaigle sourit.

" Je suis désolée pour ta solitude et ce que tu as dû endurer...

Moi je viens d'une famille nombreuse, qui cachait que l'on pouvait être sorciers. Je l'ai découvert récemment et mon père s'est mis en tête de faire de moi une grande sorcière. Il m'a collé des précepteurs mais j'en avais assez d'être enfermée avec ces pseudos professeurs. Je lisait beaucoup avant, et j'ai encore plus lus après. Tous les ouvrages qui parlaient de magie. Poudlard m'a tout de suite plu, historiquement parlant. Et puis j'ai entendu qu'il rouvrait alors j'ai insisté pour venir, en arguant que ce serait le meilleur des apprentissages. "

Euphémia fit une pause. Elle venait de tourner son histoire d'une façon qui lui plaisait bien. Tout était vrai, mais c'était plus concis et clair.

" Mais comme on a pu le constater en cours, je suis loin de la grande sorcière rêvée par mon père. Je me fiche de lui faire plaisir mais j'aimerais tout de même m'améliorer... "

Les deux élèves avaient terminé le repas, mais la conversation, elle, n'était pas terminée.

" Quels genre d'écrits produits-tu? Tu tiens un journal ou ce sont des textes que l'on peut lire ? "

J'écoute Euphemia parler en terminant de manger. Elle avait une jolie voix. Je suis qu'elle serait excellente en conteuse. Je lui souris. Si tu étais déjà une bonne sorcière et très douée où trouverais tu le plaisir de venir dans cette école? Tu sais ce qu'il y a de bien quand on part sur une base vierge? C'est qu'on peut y faire absolument ce qu'on veut, apprendre ce qu'on veut et devenir qui on veut. Considère toi comme un livre vierge qui ne demande qu'à apprendre, à vivre des aventures et à devenir une référence de lecture! Et je suis sûr que tu finiras Best-seller !

Bon okay d'accord j'avais mis beaucoup de référence à l'univers du livre. Mais c'est mon univers à moi en faite. J'y peux rien. D'ailleurs y a la demoiselle qui te demande ce que tu crées faut te secouer les mites et répondre. Ce que j'écris? Ben en fait ça dépend beaucoup de mon humeur ou de ma Muse qui me fait défaut en ce moment. Je sais pas elle a du partir en balade dans le château et tarde à revenir. J'écris des poèmes, des haïku, des petits textes. Ça dépend de ce que j'ai sous la main pour le support. Mais je réuni toujours tout dans ma mallette. Je t'avoue que je ne fais pas lire ce que j'écris. C'est pas à la hauteur de vrais poètes. Mais en vrai ce que je préfère c'est déclamer de la poésie. De donner vie à un texte. J'adore le théâtre ou lire des livres à voix haute. Je fais très bien les voix. Mon frère adorait ça quand il était petit que je lui lise les aventures du Petit Prince ou d'Oliver Twist. Et toi c'est quoi tes passe-temps?

Les propos de Zack allèrent droit au cœur de la jeune fille et elle fût rassurée malgré son inexpérience. L'idée du livre vierge qui ne demande qu'à être écrit plaisait bien à l'intellectuelle.
Zack répondit ensuite à la question d'Euphémia. La personnification de la Muse en une personne réelle la fit rire doucement. Elle s'imaginait bien une jeune femme vêtue d'une toge se baladant dans les couloirs du château.
Zack se confia sur ses passe temps. La jeune fille lui fit part de sa confiance en son talent. Il avait une telle façon de parler que ses écrits n'en pouvaient être que bons.

Et vient la question des passe temps.

" Et bien... Je lis beaucoup. Toute sorte de choses : des romans, des encyclopédies, des dictionnaires même. J'aime également me promener dans la nature. J'y trouve un certain réconfort. Ici, je suis aux anges. Il y a tellement d'endroits où on peut aller et ils sont si différents. "

Puis la Serdaigle regarda l'heure et s'excusa auprès de son camarade. Elle avait un rendez-vous avec les filles au Pré-au-Lard et elle ne savait pas combien de temps lui prendrait la route. Elle voulait donc partir tôt pour ne pas être en retard.

" Je te remercie pour ce déjeuner Zack. C'est toujours aussi agréable de parler avec toi. J'espère qu'on se revoit bientôt. "

Et naturellement, Euphémia fit un bisou sur la joue du Serdaigle pour lui dire au revoir. Elle avait l'impression que le courant passait bien entre eux et elle se sentait en confiance. Elle sortit ensuite de la salle et du château et se retrouva dans le parc.