[CLOS] Vider son sac (avec Liz - pv)

Dimitri était sorti en trombes des cachots et marchait à vive allure dans les couloirs des sous-sols de Poudlard. Il n'avait pas la tête à réfléchir où est-ce qu'il allait alors il laisse ses gambettes faire tout le travail et bientôt, il atteignit un cul-de-sac avec une rangée de tonneaux entreposés sur sa gauche. Il y en avait jusqu'au plafond. Toujours furieux, il donna un coup de pied dans l'un d'entre eux. Outre s'être fait mal sur l'instant, le tonneau s'ouvrit également pour laisser place à un passage.
C'était l'entrée de la salle commune des Poufsouffles.
Dimitri avait un bon instinct, même quand sa tête n'était pas en état, même quand son cœur était aux abonnés absents, le jeune homme savait se débrouiller pour retomber sur ses pieds.

Il entra donc dans la pièce, lâcha son sac au sol, près d'un canapé dans lequel il s'affaissa volontiers. Il prit l'un des nombreux coussins moelleux qui traînait là dans ses bras, le serrant fort contre lui. Des larmes coulaient maintenant sur ses joues en un trop-plein qui s'évacuait finalement.
Dimitri continuait de marmonner, de pester contre Sheeris et Tyler, de râler sur sa situation. Ce n'était pas vraiment comme ça qu'il s'était imaginer cette première journée de cours.
Au moins, il ne s'était pas planté académiquement parlant, c'était déjà ça. Il n'aurait pas la Babouchka sur le dos.

Après le tumulte du cours de potion, Liz se dit que son année scolaire allait être riches en rebondissements ! Et elle avait hâte d'y être. Elle ne risquait pas de s'ennuyer cette année. Après avoir promis à Euphie de la rejoindre pour déjeuner, Liz voulut quand même profiter de l'occasion qu'ils étaient aux sous-sols pour aller reposer ses affaires de classe dans sa chambre avant d'aller manger. Après tout, pourquoi s'encombrer ? Surtout quand on avait déjà une main de prise pour un balai volant.

Liz entra donc dans la salle commune, en marchant, son balai sur l'épaule, son sac sur le dos et son chaudron (maintenant propre, grâce aux talents du professeur) dans sa main gauche. Elle n'était absolument pas discrète, mais pour sa défense, elle ne savait pas qu'elle aurait du l'être avant qu'elle n'aperçoive un camarade de maison dans un des canapé, en mode "besoin de réconfort" ou "laisser moi un moment."

Euh... Salut ?

Liz réussit à capter l'attention du garçon, qui avait de magnifique sillons de larmes sur les joues et de jolis yeux rouge bouffis.

Ca va aller ?

Oui bon, la question était générique. Tout le monde détestait l'entendre quand, évidemment !, ca n'allait pas. On pleurait pas sans raison valable ! (sauf si on était acteur, mais ça, c'était un autre sujet) Mais quand on était de l'autre côté, il n'y avait pas de bonnes manières d'aborder les choses.

Alors qu'il se demandait si se moucher dans un coussin était hygiénique, la porte de la salle s'ouvrit pour laisser place à une fille aux mains pleines. Et vu son état, évidemment qu'elle s'inquiéta pour lui. Encore qu'elle aura très bien pu passer outre et s'en fiche de cette loque de canapé qu'il était.

Il renifla bruyamment.

Je... J'en ai gros sur la patate..

Au vue de la tête qu'elle faisait, Dimitri comprit qu'il n'était pas dans le bon registre. Il reprit en anglais :

Pardon. C'est juste que, vois-tu, j'ai deux amis. Mes amis d'enfance, hein. Sheeris et Tyler. La rouquine qui a fait un vol plané en potions et le gars qui a utilisé le sort de lévitation en question ? Ok. Je connais Tyler depuis le bac à sable, et Sheeris depuis la première année à BeauxBâtons. Ils sont ma famille. Mais ces couillons se sont fait virés de BeauxBâtons l'année passée. L'un après l'autre, sans se soucier de moi. De ce que je pouvais ressentir. Ils m'ont abandonné !
J'ai du me faire virer également pour pouvoir les suivre, parce qu'il était hors de question que je reste sur le carreau.
Mais voilà, y'en a encore que pour eux deux. Eux et leurs histoires. Comme si j'existais pas. Comme si tout ce que j'avais fait pour les retrouver, ben ils s'en foutaient.
J'en sais rien, mais moi j'suis pas d'accord...
J'en ai marre d'être la cinquième roue du carrosse...En option quoi.

Dimitri avait déballé son sac à une parfaite inconnue. L'expression se vérifiait donc. Il était vraiment plus simple de se confier à un étranger qu'à un ami. La peur du jugement était au final amoindri.
Mais il attendait quand même une réponse, un conseil, des mots... Il était perdu et confus dans ses émotions. Il ne savait plus trop ce qu'il voulait avec Sheeris et Tyler au final.

Gens Nez Gros lapata ? Gnié ? Liz fronça des sourcils. Son air d'incompréhension dut faire effet car le garçon reprit en anglais. Liz s'assit sur la table basse en face de lui et l'écouta vider son sac. Elle hocha de la tête pour dire qu'elle avait compris de qui il parlait, quand il eut finit sa mini-description des protagonistes.
Lorsqu'il eut finit son explication, Liz lui donna son point de vue :

Donc je résume. Tu as tes deux meilleurs amis qui ont eu des ennuis à Beauxbâtons et tu as décidé de les suivre jusqu'ici ? Sans qu'ils le sachent ? - Il hocha positivement de la tête - Et tu as l'impression que tes efforts ne sont pas récompensés ? - Autre hochement de tête. Ben franchement, vu le câlin que tu as eu tout à l'heure, je peux te dire que tu as plutôt été bien reçu. Oui, j'étais derrière toi en potions à ce moment-là. Après je ne sais pas pour Tyler, mais pour Sheeris, en tout cas, elle m'avait l'air bien heureuse de te retrouver. Donc la cinquième roue du carrosse est bien utile finalement.

Après, si je peux me permettre, tu les as suivis, tu les traites d'égoïstes, mais ne l'es-tu pas aussi ? Tu les as suivis de ton plein gré, en sachant qu'ils avaient leurs histoires. Tu n'avais pas envie d'être séparé d'eux non plus, malgré leurs défauts. C'est ton désir à toi qui t'as poussé à venir ici au final.

Liz lui sourit.

Je suis sûre qu'elle te cherche à l'heure qu'il est. Sans doute vrai aussi pour Tyler. Quand on retrouve un pote qu'on a pas vu depuis longtemps, on cherche après pour prendre de ses nouvelles. C'est normal. Et puis s'ils ont le nez trop enfoncés dans leurs problèmes, c'est à toi de leur donner un coup de pied au cul pour les réveiller.

Et puis, t'es à Poudlard ! Une nouvelle vie commence ! Profites-en ! Si tu n'as pas envie de les voir en ce moment, ben fait pause. Vois d'autres gens. Si tu veux, j'vais manger avec une copine ce midi, viens avec nous ?

Elle se releva et lui tendit sa main.

Au fait, je m'appelle Liz.

Dimitri farfouilla dans sa poche et retrouva un mouchoir entamé. Il se moucha bruyamment, histoire de recouvrer l'usage de ses narines. Il écouta ce que disait la fille devant lui. Dimitri s'avoua qu'elle n'avait pas tort. Avec les éléments qu'il lui avait donné, elle lui avait renvoyé en pleine figure une vérité évidente. S'il était ici, c'était de son choix. Alors il devait en accepter les conséquences. Et comme elle lui disait, s'il n'était pas prêt, ben ça pouvait attendre un peu. Lorsqu'elle se releva pour se présenter, il se sentit con.

Merde ! Pardon ! Il se leva à son tour et lui serra la main. Je m'appelle Dimitri.

Merci pour ton aide. J'suis désolé de t'avoir imposé... ça.

Aujourd'hui n'était pas un bon jour pour le frenchie en ce qui concernant les bonnes premières impressions. Mais elle ne semblait pas lui en vouloir.

C'est que... il tenta de se justifier, mais s'arrêta net. J'en avais besoin apparemment. lui sourit-il en retour.

Il désigna ensuite les affaires de Liz.

Tu veux un coup de main ?

Puis il se rendit compte que c'était un peu stupide de proposer ça alors qu'on leur avait dit que les dortoirs des filles étaient interdits aux garçons. Il rigola.

Ouais, nan, mauvaise idée. Par contre, j'te prends aux mots pour l'invitation.

Soulagée d'avoir pu l'aider d'une manière ou d'une autre, en plus de maintenant connaître le prénom de son camarade, Liz rigola avec lui quand il voulut proposer son aide pour porter ses affaires et se rendit compte qu'il ne pouvait pas.

Merci quand même mais je vais me débrouiller ! Je reviens tout de suite !

Liz reprit son balai en main, y passa la anse sur le manche, remit son sac à dos sur son dos et s'envola en direction des dortoirs des filles. Une fois dans sa chambre, elle déposa en vrac son chaudron et les parchemins qu'elle avait utilisé durant la matinée. Elle reprit un rouleau neuf, en se demandant si elle ne pourrait pas utiliser un cahier comme avant. Elle repartit de plus belle, sac sur le dos, pour ne pas faire trop attendre Dimitri.

Voilà voilà ! fit-elle en descendant à la volée l'escalier qui séparait les dortoirs de la salle commune.

On va rejoindre Euphie, elle doit nous attendre dehors là. J'avais pas envie déjeuner dans la Grande Salle, comme il fait beau. Et comme ça, je pourrais faire un peu de quidditch aussi.

Ils sortirent ensemble de la salle commune des Poufsouffles.